Sous peine de mort by Bruce Jean

Auteur:Bruce,Jean [Bruce,Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1978-08-13T04:00:00+00:00

CHAPITRE XI

Assis au pied du lit, Hubert réfléchissait. La belle Isadora était restée peu de temps avec lui après que Tcherkessov fut reparti en rappelant qu’il reviendrait le lendemain afin d’être fixé sur les délais prévus par le docteur Menzel pour percer le secret des formules qui allaient lui être soumises.

Isadora s’était excusée. Elle avait des travaux de laboratoire en cours et devait aller y jeter un coup d’œil de temps à autre. Elle lui avait demandé de l’attendre pour déjeuner…

Il s’était installé. La chambre était confortable et la salle de bains attenante pourvue du dernier confort. Il y avait même, à la tête du lit, un poste d’écoute radiophonique qui diffusait un programme unique, sélectionné sans doute par un fonctionnaire du M.V.D. Il n’y avait qu’un bouton. Poussé, ça marchait. Repoussé, c’était coupé. Pas de fenêtre et pour cause, mais un air frais, constamment renouvelé par un invisible système.

Des coups à la porte ; sans verrou intérieur ni serrure. Hubert cria d’entrer.

C’était Isadora. Elle examina la pièce, sourit et murmura comme s’il s’agissait d’un secret :

— Nous déjeunerons dans ma chambre… Le temps de me changer et je suis prête à vous recevoir. Venez dans cinq minutes…

Elle disparut, toujours souriante.

Déjeuner dans sa chambre ? Hubert s’était figuré qu’ils allaient manger dans un réfectoire où lui seraient présentés les autres techniciens travaillant dans le centre souterrain.

Peut-être Tcherkessov n’estimait-il pas utile de le mettre tout de suite en contact avec ses « collègues » ?

Intéressante, cette brune Isadora. Hubert avait cru comprendre, en les observant, qu’il y avait entre elle et Tcherkessov autre chose que de simples rapports administratifs… Cela ne reposait sur rien. Une simple impression… Leur façon de se regarder, de se parler… Rien de plus. Sans doute avait-elle couché avec lui ? Il devait être difficile de résister aux avances d’un starchi-politrouk…

Tcherkessov devait avoir chargé Isadora de surveiller le docteur Menzel. Les mots qu’il avait employés devant Hubert étaient d’ailleurs sans ambiguïté… Isadora avait toute latitude, même d’accepter Hubert dans son lit, si cela lui semblait nécessaire…

Hubert ne demandait pas mieux que de rendre la chose nécessaire. Isadora lui plaisait beaucoup et la chasteté qui lui était imposée depuis Trieste commençait à lui peser.

Il se leva. Elle avait annoncé son intention de se changer. Pourquoi ne pas aller lui donner un coup de main ? Sa porte devait être comme les autres, sans serrure…

Hubert quitta sa chambre et fit quelques pas dans le couloir désert. Isadora était sa voisine. Elle le lui avait appris une heure plus tôt, avant de le quitter pour aller au laboratoire.

Il tourna la poignée et poussa. Le battant céda. Il entra tranquillement dans une chambre semblable à la sienne, mais décorée avec un goût bien féminin. Isadora n’était pas là, mais la douche fonctionnait dans la salle de bains.

Intéressant.

Tiens, elle disposait d’un verrou. Sans doute pour se protéger contre ses collègues mâles. Il referma… et poussa le verrou. Ce n’était tout de même pas sérieux de prendre sa douche en laissant sa porte ouverte à tout-venant…

Il allait le lui faire remarquer et sans plus tarder.

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